SOS HOMOPHOBIE, ILLICO! SON VRAI VISAGE, Ter
Reçu ce jour et de plus en plus inquiet!!!
La ségosphère me semble de plus en plus la Terre d'asile!!!
Nouvelle atteinte à la liberté de la presse et de l'individu!
Objet : [SOS h] SOS homophobie soutient le magazine Illico face à la
menace de la censure
Importance : Haute
SOS homophobie soutient le magazine Illico face à la menace de la censure.
Le magazine gay gratuit Illico vient de recevoir un courrier recommandé
signé du Sous-directeur des libertés publiques du ministère de l'Intérieur
qui le menace d'interdiction en raison de la présence de publicités relatif
à des sites internet ou téléphoniques de rencontres dans ses pages ainsi que
la présence de photos de films X.
Illico est menacé d’interdiction en raison de l’article 14 de la loi
n°49.956 du 16 juillet 1949 qui vise officiellement à protéger la jeunesse,
procédure qui peut aboutir à la disparition du magasine visé.
SOS homophobie s’étonne de cette action alors même que d’autres titres de la
presse gay contiennent le même type de publicités ou de photos incriminées
sans avoir subi une telle menace d’interdiction.
Quant au risque que ces textes et images atteignent la jeunesse, SOS
homophobie constate qu'Illico n'est pas diffusé en kiosque, mais strictement
dans un réseau d'établissements fréquentés par une clientèle homosexuelle
majeure (bars, discothèques, saunas…) dont l'accès est précisément interdit
aux mineurs.
SOS homophobie ne peut que remarquer que le déclenchement de cette procédure
du ministère de l’intérieur intervient entre les deux tours des
présidentielles alors que le contenu du magazine n'a pas varié depuis des
années, mais que sa rédaction mène une campagne très hostile à l'élection de
Nicolas Sarkozy.
SOS homophobie fait part de sa profonde inquiétude face à cette affaire qui
traduit un climat qui augure mal de l’avenir de la liberté d’expression et
de la pluralité de la presse. Force est en effet de constater ces derniers
temps la multiplication des témoignages concernant le caractère autoritaire,
agressif et menaçant de M. Sarkozy à l’encontre de toute personne qui ne
pense pas comme lui (1) (2) (3).
SOS homophobie assure la rédaction et le personnel d’Illico de son soutien
face à ce qui n’est rien d’autre qu’une menace de censure politique.
SOS homophobie
c/o CGL, 3 rue Keller, BP 255, 75524 Paris cedex 11
www.sos-homophobie.org
Ligne d'écoute anonyme : 0810 108 135 ou 01 48 06 42 41
Secrétariat presse : 06.28.32.02.50 / sos@sos-homophobie.org
(1)Voir le livre « Un mouton dans la baignoire » Ed. Fayard, de M. Azouz
Begag, ancien ministre de la promotion et de l’égalité des chances, qui
décrit en détail comment l'ex-ministre de l'intérieur l’avait menacé «Tu es
un connard, un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule !» parce qu’
il avait condamné les propos de M. Sarkozy concernant la racaille et le
kärcher.
(2)L'ex-directeur de la rédaction de « Paris Match » a été mis à l'écart
pour des raisons politiques après avoir publié en couverture du magazine, le
25 août 2005, une photo de Cécilia Sarkozy au côté du publicitaire Richard
Attias. A la rédaction de Paris Match une grève a eu lieu pour protester
contre l'éviction du directeur de la rédaction Alain Genestar "pour raisons
politiques".
(3)Voici le texte du communiqué de la Société des Journalistes de France 3
du 23 mars 2007 :
Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l'Elysée ? Trépigne-t-il déjà en
s'imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ?
Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour,
le candidat UMP s'est récemment laissé aller à une petite crise d'autorité
dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l'on croyait
appartenir à d'autres temps, ceux de la vénérable ORTF. M. Sarkozy a en
effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça, sur un coup de tête.
Parce qu'elle n'a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir
immédiatement à sa rencontre lorsqu'il est venu, le 18 Mars dernier,
participer à l'émission France Europe Express, présentée par Christine
Ockrent.
À peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d'abord aller à
quelques grossièretés, estimant que cette émission « l'emmerde » et qu'il
n'a pas envie de la faire !
Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France 3
pour être maquillé, d'autres invités occupant déjà les lieux (et oui,
France 3 ne dispose que d'une salle de maquillage). Coupable de ce «crime
de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. « Toute cette
direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte
le Canard Enchaîné du 21 Mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant.
Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ça ne va pas tarder ». Les Français
sont désormais prévenus ! L'une des priorités de Nicolas Sarkozy s'il est
élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la
trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes.
Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses
agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui
semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente
provocation gratuite à l'adresse d'un journaliste du service politique « ça
ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche! ». Désormais, c'est à la direction qu'il veut s'en prendre ?
La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut
qu'être scandalisée par une telle attitude de la part d'un candidat à la
plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M. Sarkozy
puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l'indépendance des
chaînes de service public.
Non, Monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France
3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace
pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n'est pas à un
ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent
chaque jour nos journaux d'information.
Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n'accepterons jamais
aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votre part, ni de la
part d'aucun autre candidat. À bon entendeur."